L’Evangile nous montre la force d’une bonne relation, d’une amitié. Avoir un vrai ami, c’est avoir toujours une issue de secours. Et Dieu est présenté ici comme cet Ami en qui on a entièrement confiance et sur qui on peut toujours compter.
S’il n’avait pas eu cet ami précieux, comment cet homme aurait-il pu résoudre ce problème urgent ? Que serions-nous sans cet Ami qu’on appelle Dieu ? Que ferions-nous ? Ce monsieur en difficulté pouvait-il prendre le risque d’aller trouver cet ami à une heure inappropriée, en pleine nuit, sans s’être signalé au préalable ? Il était sûrement convaincu de la bonne qualité de leur relation et de son engagement personnel dans ladite relation.
Nous savons qu’il n’y a pas une heure à laquelle Dieu ne serait pas disposé à nous recevoir. Même en pleine nuit, lorsque tout semble endormi, le Seigneur veille, son oreille reste attentive, et même s’il semble tarder, il finira par se lever pour nous ouvrir.
Seul celui qui a confiance, qui s’adresse à un ami sait attendre même s’il n’a pas une satisfaction immédiate. Nous ne devons donc pas voir celui ou celle qui insiste comme une personne qui nous dérange, mais comme une personne qui a confiance en nous.
La prière est donc une démarche d’amitié qui est rendue plus facile par la qualité de la relation que j’entretiens avec cet Ami du ciel. La prière entre ainsi dans une relation, une amitié plus générale que j’entretiens avec Dieu, une relation dans laquelle se vivent d’autres choses bonnes. C’est dire que ma relation avec Dieu ne saurait se réduire aux demandes que je lui fais. La demande n’est donc qu’un élément dans une relation, elle ne saurait en être l’essentiel.
Notre homme en difficulté pouvait bien s’appuyer sur son amitié et la confiance qu’il avait en l’autre, mais encore fallait-il que ce dernier aussi reconnaisse cette amitié, donne de la valeur à cette relation. En effet, ce dernier pouvait bien, comme il nous arrive de le faire ou de le constater, minimiser ou même ne plus reconnaître et assumer cette amitié… En effet, c’est souvent facile de brandir une amitié lorsqu’on est dans le besoin et qu’on a besoin d’être tiré d’affaire, lorsqu’on a besoin d’elle comme d’un refuge. En revanche, lorsque c’est nous qui devons porter cette relation comme un fardeau, on aura tendance à la minimiser, voire à la nier, pour nous en dédouaner.
Il s’agit d’assumer nos relations pas seulement lorsqu’elles sont pour nous comme une protection, une assurance, un refuge, mais aussi lorsqu’elles exigent de notre part des sacrifices. Et même s’il nous arrive de ne pas assumer les exigences de notre amitié avec Dieu, ce dernier sait toujours assumer ses engagements envers nous, comme tout bon père le ferait pour son fils, même le plus têtu.